Qu'est ce que la surveillance

Des évolutions contradictoires de
la situation nutritionnelle

L'essor économique et social des dernières décennies a profondément modifié les modes de vie, l'alimentation et la santé de la population du pays :

- Six tunisiens sur dix sont désormais citadins et mènent une vie sédentaire.- L'alimentation s'est diversifiée : diminution des céréales : augmentation des produits animaux, fruits et légumes ; repas hors du foyer plus

fréquents.

- Le retard de croissance des jeunes enfants a baissé de façon spectaculaire ; la carence en iode a sensiblement régressé, surtout dans le Nord Ouest où elle était la plus importante ; les anémies ont légèrement diminué. Toute fois il subsiste d'importantes disparités géographiques et socio-économiques.- L'excès de poids est devenu plus fréquent. Trop souvent les régimes alimentaires et l'activité physique ne sont pas en adéquation. La Tunisie présente aujourd'hui un des plus forts taux au monde d'obésité chez les femmes. D'ou une rapide augmentation de pathologies comme le diabète sucré, les maladies cardio-vasculaires ou l'hypertension, qui représentent désormais autant de problèmes de santé publique. La gravité de ces affections et leur coût, pour l'individu comme pour la société, exigent d'examiner attentivement cette transition rapide des modes de vie.

 

Des possibilités d'intervention
De nombreuses expériences dans le monde montrent qu'une action efficace est possible en combinant des interventions sur différents facteurs. Ainsi, dès 1995, la Tunisie a mis en œuvre un Plan national d'action pour l'alimentation et la nutrition qui recueille un large consensus. Comprendre, suivre et anticiper l'évolution de ces facteurs dans des domaines très divers est une des bases indispensables à l'action. Une enquête nationale sur la nutrition a été réalisée en 1996 et 1997 afin de prendre la mesure des problèmes et de leurs causes. Une surveillance alimentaire et nutritionnelle est mise en place.

La surveillance alimentaire et nutritionnelle
- Rassembler, de manière continue, des données choisies sur l'état nutritionnel de la population, son alimentation et sur les facteurs de risque.
- Transformer ces données en informations pertinentes au profit d'utilisateurs identifiés.
- Transmettre périodiquement ces informations sous une forme adaptée à leur utilisation, dans des délais raisonnables et à un coût abordable.

Ainsi la surveillance ne se limite pas à la production directe de données : Elle met aussi en réseau des informations venant de sources diversifiées, mais essentielles pour une prise de décision motivée et pour l'action.

Prévalence de l'anémie globale chez les enfants
de 0 à 6 ans

Source : INNTA, 1996-97

Un exemple de lien entre information et action : la carence en iode
- Un problème de carence en iode a été identifié en 1975, principalement dans le Nord Ouest.
- Dès 1984, l'iodation du sel est réalisée pour toute cette région.
- En 1996, la décision est prise de généraliser la mesure à tout le pays afin de prévenir les risques éventuels.
- Le taux d'iode dans le sel est alors contrôlé de manière continue, et à tous les niveaux de la chaîne.
- L'enquête nationale de nutrition de 1996-97 confirme une régression spectaculaire de la carence dans la région du Nord Ouest.

La mise en place de la surveillance
Commencée en 1998, cette mise en place comporte quatre étapes principales :
- L'analyse de l'existant: sur la base des informations déjà disponibles, préciser l'importance des problèmes nutritionnels et les causes de leur évolution.
Trois problèmes principaux ont été identifiés et font l'objet d'une analyse approfondie : la disparité du retard de croissance des jeunes enfants, les anémies et l'obésité.
- La définition des activités de surveillance: identifier les besoins en information des utilisateurs et sélectionner les indicateurs pertinents.
- L'expérimentation de la surveillance: dans deux gouvernorats à titre pilote.
- L'évaluation: en termes d'efficacité, de coût et de pérennité institutionnelle.
La réussite de la surveillance dépendra largement de l'adhésion et de la collaboration des différents partenaires, fournisseurs comme utilisateurs de l'information.
Les partenaires
L'Institut National de Nutrition et de Technologies Alimentaires (INNTA) s'est initialement associé à l'Institut National de Santé Publique (INSP) et à l'Institut National de la Statistique (INS) pour mettre en place la surveillance alimentaire et nutritionnelle. Celle-ci s'ouvre maintenant à d'autres partenaires nationaux comme l'INRAT (Institut National de Recherche Agronomique de Tunisie) et la DSSB (Direction des Soins de Santé de Base).
Un partenariat scientifique s'est développé avec une équipe européenne constituée de chercheurs de l'Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM/IAM-M), de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD, Unité de nutrition), du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD, Programme Agro-Alimentaire) et de l'Institut de Médecine Tropicale à Anvers (IMTA, Unité de nutrition).

Partenaires du projet :
Institut National de Nutrition et de Technologie Alimentaire (INNTA)
Coordonnateur du projet

11, Rue Djebel Lakhdar , Bab Saadoun, 1007 Tunis
Tel : (216) 71 57 06 65, Fax : (216) 71 57 07 25
E-mail :
nutrition@rns.tn

Institut National de Santé Publique (INSP)
5-7 bloc 4, Rue de Khartoum (Diplomat,10ème étage) 1002 le Belvédère,Tunis
Tel : (216) 71 80 05 06 / 71 78 74 14, Fax : (216) 71 76 58 89

Institut National de la Statistique (INS)
70, Rue Ech-cham, BP 265 Tunis cedex
Tel: (216) 71 89 10 02, Fax : (216) 71 79 25 59 

Institut National de la Recherche Agronomique de Tunisie (INRAT)
Rue Hédi Karray, 2080 Ariana
Tel : (216) 71 23 00 24, Fax : (216) 71 75 28 97

Direction des Soins de Santé de Base (DSSB)
31, Rue Khartoum. 1002 Tunis Belvédère
Tel : (216)71789148, Fax : (216) 71 78 96 79

Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM / IAM.M.)
3191, Route de Mende, 34093 Montpellier Cedex 5, France
Tel : (33) (0)4 67 04 60 22, Fax : (33) (0)4 67 54 25 27

Institut de Recherche pour le Développement (IRD)
911 Avenue Agropolis, 34032 MONTPELLIER cedex, France
Tel : (33) (0)4 67 41 61 66, Fax : (33) (0)4 67 41 63 30

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad)
TA 40/16, 34390 Montpellier Cedex 5, France
Tel : (33) (0)4 67 61 57 12, Fax : (33) (0)4 67 61 55 15

Institut de Médecine Tropicale (IMT)
155, Nationalestraat, 2000 Antwerpen, Belgique
Tel : (32) 32 47 65 43, Fax : (32) 32 47 65 43

La mise en place du système de surveillance alimentaire et nutritionnelle a été financée par le Gouvernement tunisien avec le soutien de l'Institut Français de Coopération en Tunisie (Ministère français des Affaires Etrangères).

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